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La Chine réécrit déjà l’histoire du coronavirus de Wuhan


Devenue aux yeux du monde l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 partie de Wuhan, la Chine s’est lancée depuis une semaine dans une campagne internationale visant à effacer de la mémoire collective, en Chine et dans le monde, l’origine et la nature chinoise du virus.

L’implacable machine de propagande chinoise est lancée. Deux mois au moins après le début de l’épidémie de coronavirus qui touche aujourd’hui plus de 90 pays dans le monde, les autorités chinoises veulent effacer de la mémoire collective, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, l’origine et la nature chinoise du virus.

Une campagne diplomatique et médiatique lancée il y a une semaine vise d’abord à étouffer son camouflage de la date exacte du début de l’épidémie. Cette dissimulation pendant près de deux mois (premiers cas avérés début décembre et déclaration publique seulement le 20 janvier) a permis au virus, en pleine période férié du Nouvel an lunaire, de se propager dans toute la Chine et dans le monde entier.

Pour la Chine, être à l’origine du virus est inacceptable

Aux yeux du Parti communiste chinois (PCC), que la Chine ait pu être pointée du doigt comme étant la source du coronavirus est inacceptable. Tout ce qui relie la Chine au virus doit être mis en doute et disparaître de tous les livres d’histoire. Ainsi tous les ambassadeurs chinois à l’étranger ont comme impératif de répandre à partir de leur compte Twitter (pourtant interdit en Chine) ou dans les médias étrangers le message suivant : « Si le coronavirus s’est bien déployé depuis Wuhan, son origine réelle reste inconnue. Nous sommes en train de chercher d’où il vient exactement.

Dans la même veine, les diplomates chinois insistent sur le fait que « le marché aux animaux de Wuhan, (NDLR totalement nettoyé aujourd’hui et peut-être en passe d’être détruit, sans plus aucune trace) dont on a pensé au début être à l’origine de l’épidémie », n’est plus l’épicentre de l’épidémie. Instiller le doute dans les esprits est une première étape qui permet de nourrir toutes les thèses complotistes qui circulent actuellement sur une origine américaine de ce virus.

Le virus chinois devient le « virus japonais »

Plus insidieux, l’ambassade de Chine à Tokyo a transmis la semaine dernière à tous ses ressortissants un message sur certaines directives à appliquer s’ils sont confrontés au… « coronavirus japonais ». Comme si le virus une fois arrivé au Japon prenait la nationalité japonaise.

Aucun correctif n’a été exigé de la part de Tokyo mais cette qualification n’est pas passée inaperçue. Face à l’ampleur de l’épidémie, Tokyo a repoussé la visite officielle du leader Xi Jinping au Japon, prévue en avril, et interdit, deux mois après la crise, l’entrée sur son territoire des ressortissants chinois.

« Le monde doit remercier la Chine »

Ces derniers jours dans les médias officiels sont diffusés des informations sur plusieurs dizaines de cas « d’importation » du virus en Chine venant de l’étranger, Italie ou Iran, et laisse penser que ce sont des étrangers qui viennent aujourd’hui contaminer la Chine, alors que ce sont des Chinois de retour chez eux.

Enfin, plusieurs messages officiels appellent « le monde à remercier la Chine » pour les sacrifices qu’elle a consentis en luttant contre le virus et qu’elle est prête à en partager l’expérience à ceux qui en ont aujourd’hui besoin. « Tout en poursuivant notre travail de prévention en Chine (…) nous fournirons, dans la limite de nos capacités, un soutien aux pays étrangers », a déclaré un vice-ministre chinois des affaires étrangères.

Il s’agit là d’une façon habile de dire que l’épidémie est sous contrôle, grâce au Parti communiste chinois, et que les pays étrangers doivent maintenant y faire face. Le tabloïd chinois en anglais du PCC, Global Times, a souligné la semaine dernière qu’il « serait impossible pour les pays européens d’adopter les mesures radicales que la Chine a prises », voulant prouver que son système de gouvernance est meilleur que celui des démocraties occidentales.

Les dernières mesures de quarantaine prises par l’Italie prouvent le contraire. Face à cette propagande chinoise, le sinologue Steve Tsang, professeur à l’Institut chinois de Londres, explique que « le PCC a toujours eu le monopole de la vérité et de l’histoire en Chine et il nie tout camouflage de l’épidémie du virus au début. Les officiels du parti pensent qu’ils ont raison même lorsque de toute évidence ils ont tort. Mais leur vérité, en Chine, doit être remise en question en Occident. C’est à nous, dans le monde démocratique, de dénoncer la propagande du PCC ».

原文出處 LA CROIX